Реферат по французскому языку на тему L-aspect stylistique des mots


МОУ «Плотянская молдавская общеобразовательная школа имени П.Крученюка»
Тема : «L-aspect stylistique des mots appаrtenant aux differentes couches du vocabulaire francais»
Автор:

Кирияк Алена Леонидовна,
учитель французского языка,
1 квалификационная категория.
Le plan
1 L-aspect stylistique des mots appаrtenant aux differentes couches du vocabulaire francais……………………………………………… (p. 3)
2 Introduction…………………………………………… (p. 4)
3 Mots viellis……………………………………………… (p.4)
4 Les neologismеs…………………………………………. (p.9)
5 Les neologismes francais de l’epoque actuelle………….. (p.12)
6 Emprunts aux langues etrangeres ……………………… (p.15)
7 Les dialectismes………………………………………………. ( p.21)
8 La litterature …………………………………………….. (p.23)
Au courant des dernieres annees de plus en plus d’attention est accorde aux langues etrangeres. Le sujet s’appelle – «L-aspect stylistique des mots appаrtenant aux differentes couches du vocabulaire francais»
Beaucoup d’energie est deployee sur l’analyse detaillee des mots viellis,des neologismes, des emprunts aux langues etrangeres,des dialectismes. Je tacherai d’etablir la sphere d’emploi et les fonctions stylistiques des mots appartenant aux differentes couches du vocabulaire francais
La valeur stylistique des mots et locutions vieillis c’est la fonction de leur caractere insolite, de ce qu’ils sont percus comme etrangers a la langue d’aujourd’hui.
Le vocabulaire traditionnel d’une langue s’enrichit incessamment de neologismes, c’est a dire de mots de sens nouveau et de locutions nouvellement creees.
Les faits et les principes enonces sont appuyes d’exemples pris dans des textes du 19 et 20 siecles.

L-aspect stylistique des mots appаrtenant aux differentes couches du vocabulaire francais.
J’ai choisi ce sujet parce que j’aime la langue francaise. La langue francaise est harmonieuse, elle est douce a l’oreille, elle permet d’exprimer les nuances les plus fines de l’esprit et du coeur. Elle est claire et precise ,expressive. La connaissance des langues etrangeres devient tres importante pour la comprehension et le developpement de l’amitie entre le peuple.
L’etude d’une langue etrangere contribue a la connaissance des oeuvres litteraires francaises en original, a la connaissance des fetes, a la fortification de la paix entre les peuples, a faciliter les relations entre les gens.
La couleur stylistique d’un mot, et ses fonctions eventuelles, peuvent resulter de ce qu’il appartient a une couche particuliere du lexique. J’ai un reve - mon reve est de visiter la France. Je sais que savoir une langue etrangere est tres difficile neanmoins je souhaite d’apprendre la langue francaise.
Introduction
Le terme stylistique est un derive du mot francais –style venant du latin –stilus. En France, le probleme du style a ete toujours vivant. Au 16-e siècle les poetes de la Pleiade formulent leurs conceptions literaires et linguistiques qui presentent un certain interet pour l’evolution de la stylistique francaise. Ils traitent des problemes de l’enrichissement du vocabulaire et du choix des moyens d’expression. Au 17-e siècle les gens lettres, grammairiens, lexicographes, ecrivains et poetes discutent, souvent avec passion, les problemes de la langue et du style. C’est surtout le 18-e siècle qui raffine sur le classement des styles. Si Voltaire distingue, dans son Dictionnaire philosophique, le style simple et le releve, Marmontel le simple, le moyen et le sublime, Ferraud, dans la preface de son Dictionnaire critique, distingue les styles-polemique, critique, comique. Le style commence donc a etre defini non seulement comme l’ensemble de moyens d’expression conforme a un genre litteraire, mais aussi en rapport avec les circonstances de l’enonce, le milieu, les conditions de son fonctionnement. Au 19-e siècle ce sont surtout les problemes de la langue litteraire qui pretent aux discussions les plus vives. Cependant au cours du 19-e siècle, la stylistique ne s’est pas constituee en tant que branche special de la science philologique. C’etait l’oeuvre du 20-e siècle. Les recherches stylistiques du 20-e siècle embrassent la langue dans toutes ses forms, parlees et ecrites.
Mots viellis
La valeur stylistique des mots et locutions vieillis est fonction de leur caractere insolite de ce qu-ils sont percus comme etrangers a la langue d-aujourd-hui.
On distingue deux categories de mots desuets: mots historiques et archaismes.
On appelle mots historiques les vocables qui sont sortis d-usage parce qu’ils designaient des choses maintenant disparues, parce que les notions qu’ils exprimaient ont cesse d’avoir une realite. Tels les mots qui nommaient les realia du feodalisme (institution sociales et economiques, habits, armes, mesures et monnaies de l-epoque, etc.); par exemples, “fief”, “gabelle”, “pourpoint”, “arquebuse”, “aune”, “maille”.
Quand seul le mot a vieilli et non la notion, quand ce mots est supplante dans son emploi par un mots nouveau, il appartient a la categorie des archaismes.
Ainsi le mot de l-ancien francais “bailer” a cede la place a “donner” , “choir” a “tomber”, “baud” a “gai” et “joyeux” , “preux” a “brave” et “ loyal” , “goupil” a “renard “ , “viole” a “violette”. De nos jours on a vu vieillir des mots de formation assez recente; ainsi pour “velocipede” qui est aujourd-hui remplace par “bicyclette” et l-abreviation “velo”, ou “aeroplane” , remplace par “avion.
On voit aussi vieillir l-acception ( ou une des acception) d-un mot qui demeure dans la langue mais qui prend un autre sens. Soit le substantif “ ecolier” : de nos jours il designe celui qui frequente l’ecole, autrefois il signifiait “celui qui frequente l’Universite” (le mot moderne- etudiant). Comparez aussi le sens vieilli et le sens actuei de “chevalier”: “celui qui avait ete admis dans l-ordre de la chevalerie au moyen age”- “celui qui a obtenu une decoration” (chevalier de la Legion d’honneur, par exemple).
Les acception vieillies des mots sont des archaismes semantiques (de sens).C’est la lexicologie qui etablit les causes du vieillissement des mots et la place de certains mots vieillis dans la langue moderne. Je parlerai de la valeur et des fonctions stylistique des mots historiques et des archaismes.
Les mots historiques n’ont pas d’equivalents parmi les mots de la langue d’aujourd’hui. Il n’y a qu’eux pour designer , de maniere directe et precise, les choses des epoques passé, les choses disparues. L’ employ de ces mots desuets est naturel dans le langage de la science, dans les ouvrages d’histoire, ou ils ont plutot une valeur terminologique et de ce fait n’y jouent aucun role stylistique.
Les archaismes recueillis par diverses terminologies (celles du droit, par exemple), y ont pris la valeur de termes.L’emploi d’archaismes n’est pas tout a fait etranger a la langue parlee, ou ils prennent une valeur expressive particuliere.
Dans la conversation courante, les mots desuets, mots historiques et archaismes, sont bien rares; ils n’y sont employes que par plaisanterie ou par ironie. Tels les substantifs “mire” supplante des le 16-e siècle par son synonyme “medecin” ; “pharmacopole” qu’on emploie de nos jours par plaisanterie au sens vieilli de “pharmacien” ,ou, par extension, au sens de “apothicaire charlatan”. Ce n’est que par ironie ou pour plaisanter qu’on emploie l’adjectif “mirifique” (“etonnant”, “merveilleux”). C’est encore par ironie qu’on dit “preux chevalier” d’un homme dont la facon d’agir n’est nullement brave ni loyale.
Il existe dans le francais d’aujourd’hui des mots vieillissants dont la sphere d’emploi s’est retrecie. Ainsi le mot “gazette”, qui ne s’emploie guere que dans les titres de journaux (Gazette du Palais, par exemple). Employe dans la conversation , au lieu de son synonyme courant “journal”, “gazette” fait paraitre perime le discours de la personne qui s’est sert. Ainsi ce dialogue:
-…George, tu lis consciencieusement les gazettes, n’est –ce pas?
-Les gazettes! Vous avez de ces mots… evidement je lis les journaux. Pas vous? ( M.de Saint Pierre. Les ecrivains)
C’est surtout dans les oeuvres litteraires , romans et drames historiques que la valeur stylistique des mots desuets est en jeu: mots historiques et archaismes y sont employes pour creer une certaine “couleure historique” , pour faire revivre les traits specifiques de la vie d’un peuple a une époque revolue pour reproduire quelques particularites de la langue d’autrefois.
Le nombre et le role des mots vieillis dans les oeuvres de ce genre est fonction de l’anciennete de l’epoque representee, des tendances litteraires et de la maniere individuelle de l’auteur.
On notera, par exemple, que Prosper Marimee dans sa Chronique du regne de Charles 9 peint les moeurs et la mentalite des Francais du 16-e siècle, ne faisant qu’un usage tres sobre de mots historiques et d’archaismes.
Par contre, Victor Hugo dans le roman historique Notre-Dame de Paris, dont l’action se passé au 15-e siècle, puise volontiers au fonds de l’ancien francais: une quantite de mots historiques y nomment les realia de l’epoque ; les archaismes, moins nombrex ,creent, pour ainsi dire, une certaine perspective linguistique.
Generalement , les ecrivains se refusent a reproduire exactement la langue d’autrefois: l’abus de mots vieillis aurait embarrasse le lecteur.
De contraste avec la norme d’aujourd’hui, opposes a leurs equivalents modernes, les archaismes ont une couleur stylistique accentuee. Meme rares et clairsemes, ils changent la tonalite du discour. Les mots historiques ne produisent point cet effet marque d’archaisme ; la langue moderne ne disposant pas d’equivalents, leur emploi n’est pas interprete comme infraction a l’usage. Toutefois, une periphrase employee pour designer une chose disparue, leur cederait, et de beaucoup, en force evocatrice.
Voici quelques exemples de mots historiques employes pour produire un effet d’evocation:
Comme possesseur de ce fief , Claude Frollo etait un des sept vingt-un ( en italique dans le texte) seigneurs pretendant censive dans Paris et ses faubourgs… (V.Hugo. Notre-Dame de Paris)
Vers 1404(…) Isabeau , femme du roi Charles6, regent de France , habitait a Paris, l’ancien hotel Montagu (…) c’etaient des nuits de gala , des concerts, des festins…
Si les finances diminuaient l’on augmentait les dimes, tailles, corvees, aides, subsides, sequesters, maltotes et gabelles jusqu’a merci.( Villiers de l’ Isle-Adam. Contes cruels…)
Ma chatellinie de Poissy ne m’a rien rapporte cette annee.( V.Hugo. Notre- Dame de Paris)
Un archaisme dans le discours du narrateur en change la tonalite, lui confere une certaine qualite insolite. Comparons l’emploi
de l’adverbe “ oncques”( anc.fr.) au lieu de “jamais” (fr.mod.) dans le conte :«Les sept femmes de la Barbe-Bleue.»
De l’archaisme “au tomber” au lieu de la forme moderne “a la tombee:
… au tomber d’un soir de jadis…( Villiers de l’Isle-Adam, Contes cruels…)
Dans l’exemple suivant on trouvera un archaisme (“richomme” pour “ riche”) et une combinaison de mots, libre dans l’ancien francais, mais qui deviendra mot compose quand ses elements se seront soudes (“gentils homes”):
La fille de ce richomme, Berenice Escabola, etait une aimable enfant, des plus jolies. Son sourire virginal attirait l’essaim fort etincelant des gentils hommes.(Ibid)
Introduits dans le discours des personnages, les archaismes lui conferent une certaine qualite archaique. Voici deux exemples ou l’auteur introduisant les mots de l’ancien francais “embrunche” ( fr. mod. “cache”) et “escailbotter” (fr. mod. “eclabousser”) ainsi que le mot “ecoliers” dans son sens vieilli, fait parler aux personnages la langue de leur temps, a peu pres:
…C’est un vilain mechant vieux roi. Il est tout embrunche dans les fourrures. ( V. Hugo Notre-Dame de Paris)
Les archaismes peuvent avoir une valeur expressive. Il y a des mots qui, tombes en desuetude et sortis de l’usage commun mais toujours employes dans les lettres, dans la poesie surtout, sont devenus des synonimes poetiques de mots usuels. Voici quelques paires de synonymes stylistiques, don’t le premier terme est du style releve, et l’autre, un mot usuel neuter: chef-tete, destrier-cheval, ire-colere, mont-montagne, nef-navire, vaisseau, nocher-pilote, patre-berger, val-vallee, vespree-soir.
Les neologismеs
Les neologisms (du gr. “neos”-nouveau et “logos”- mot) sont des mots et des locutions nouvellement surgis dans la langue, ainsi que des mots anciens employes dans un sens nouveau. Les neologismes refletent d’une facon manifeste le lien indissoluble qui existe entre la pensee et la langue. Toute notion nouvelle engendree par la pratique de l’homme dans les multiples domains de son activite recoit necessairement une domination dans la langue. Ainsi apparaissent les neologismes.
Les neologismes sont non seulement des creations indigene, des vocables forms par les moyens internes de la langue meme, mais aussi des emprunts faits a d’autres idiomes.
Les vocables figurant dans la langue en qualite de neologismes tant qu’ils sont percu comme y etant introduits recemment. Peu a peu, avec le temp, ils se confondent avec les vocables plus anciens, finissent par ne plus s’en distinguer et perdent ainsi leur valeur de neologismes. Certains d’entre eux, crees dans des buts sensationnels ou representant des fabrications facheuses, sont relegues a l’oubli Presque aussitot après leur naissance.
Il est fort difficile et le plus souvent impossible d’etablir exactement la date de l’apparition d’une neologisme, car l’enrichissement gradual de la langue est le resultat des efforts reunis du people en entire. C’ est a l’esprit populaire qu’on est redeyable demaintes creations heureuses tells que became, poubelle, midinette, entre dans l’usage vers la fin du 19-e siècle. Seulement pour certains vocables don’t l’auteur est connu on peut indiquer la date plus ou moins precise de l’apparition. Ce sont pour la plupart des termes scientifiques et techniques qui, devant etre précis par exelence, contiennent souvent leur proper definition comme, par exemple, oxygen (“proper a engendrer les acides”, du gr. “oxus”-acide et “gennan”-engendrer) cree en 1786 par A. Lavoisier; sociologie-forme en 1830 de societe et du gr. “logos”-discour, traite par A. Comte sur le modele de mots savants comme biologie, geologie etc., cinematographe cree au debut du 20-e siècle par les inventeur, les frères Lumiere, du gr. “kenema” - “movement” et “graphein” – “ecrire” et vulgarise sous la forme de cinema et cine. Le mots socialisme etait forme dans les annees 30 du siècle dernier par le socialiste-utopiste P.Leroux; et encore son sens n’etait-il pas alors tres précis. Ronsard etait sur d’avoir cree le mot ode; mais en realite, ce mot etait deja employe avant lui.
On distingue les neologismes linguistiques et neologisme individuels (dits stylistique). Les premiers sont le patrimoine de toute la nation et font partie du vocabulaire de la langue. Les derniers sont des inventions individuelles crees generalement par des ecrivaints dans des buts stylistiques comme moyen d’expression litteraire; les creations individuelles n’appartiennent pas a la langue nationale, n’etant compris que dans le texte ou ils sont employes et auquel ils restent confines.
Cependent les neologismes stylistiques les mieux reussis ont toutes les chances de passer dans le vocabulaire de la langue nationale: tel a ete le sort de s’egosiller cree par Moliere, de megere introduit au sens figure par Saint-Simon; c’est a V. Hugo qu’on doit hilare et gavroche, et a H. de Balzac gaterie.
Les neologismes ne passent pas toujours sans encombre dans la langue nationale. De tout temps ils ont ete freines par les purists. En France, a la tete du mouvement purist s’est toujours trouvee et se trouve jusqu’a present l’Academie francaise. En 1937, aupres de l’Academie , a ete fondee une commission speciale “L’office de la langue francaise” qui a pour function de faire “ le choix” des mots , de rejeter les neologismes “trop hardis” . Cependant le besoin de communiquer des idees nouvelles impose forcement a la langue les creations les plus heureuses. Au 17-e siècle on critiquait en tant que neologismes les mots: exactitude, gratitude, emportement, accablement. A propos de a present Vaugelas ecrivait : “ Je sais bien que tout Paris le dit et que la plupart de nos meilleurs ecrivains en usent; mais je sais aussi que cette facon de parler n’est point de la cour, et aussi que cette facon de parler n’est point de la cour, et j’ai vu quelquefois de nos courtisans, hommes et femmes, qui, l’ayant rencontre dans un livre d’ailleurs tres elegant , en ont soudain quitte la lecture, comme faisant par la un mauvais jugement du langage de l’auteur. On dit: a cette heure, maintenant, aujourd’hui, en ce temp, presentement.
Il n’y a pas beaucoup plus d’une dizaine d’annees qu’on pouvait voir blamer fortune, accidente au sens de “ victim d’un accident”, devisager au sens de “ regarder” debaucher dans “ debaucher des ouvriers” qui de fait etaient deja d’un usage courant.
Signalons cependant que seulement une partie des neologismes survit dans la langue. La langue qui se developpe d’apres ses propres lois ne se laisse guere imposer des creations baroques dues a la mode ou a quelque tendance passagere. Ces mots sont, d’une maniere generale, voues a la mort.Seuls les neologismes d’une bonne frappe, forms d’apres les lois du developpement de la langue et repondant aux exigencies de la societe meritent veritablement d’etre acceptes.
Les vocables nouvellement crees sont surtout nombreux aux epoques des grands changements et des bouleversements produits a l’interieur de la societe sans que toutefois cette abundance de neologismes se fasse ressentir sur le systeme meme de la langue.
La Revolution bourgeoise francaise du 18-e siècle qui a jete bas l’ancienregime feudal n’a guere change la langue francaise quand a sa structure, mais elle a largement contribue au renouvellement du vocabulaire. C’est durant cette periode mouvementee que font leur apparition des mots tells que activer, alarmist, centralizer, centralization, propaganda, requisition, polytechnique, guillotiner, carmagnole; a cote de revolutionnaire sont crees contre-revolutionnaire et ultra-revolutionnaire. Certains mots s’approprient un sens nouveau: ainsi democratie, n’etait auparavant qu’un terme d’antiquite; pendant la revolution il signifie, selon la definition de Robespierre “ un Etat ou le peuple souverain, guide par les lois qui sont son ouvrage, fait par lui-meme tout ce qu’il peut bien faire, et par des deligues tout ce qu’il ne peut faire lui-meme”, le mot patriote etait avant la revolution un synonyme de compatriote, après la revolution il a ete popularise au sens d’ “homme fidele au regime existant”; reaction n’etait auparavant qu’un terme de physique, après la revolution il est devenu un terme politique vuolant dire “les ennemis de la revolution, et la reaction royaliste etait un employ nouveau; de reaction on a forme reactionnaire qui a elimine reacteur de la meme époque.
Les neologismes francais de l’epoque actuelle.Parmi les grands evenements politiques de l’epoque contemporaine qui ont donne naissance a de nombreux neologismes il faut signaler la crise economique des annees 30 en France, la deuxieme guerre mondiale et le movement populaire pour la paix et la democratie qui s’est deroule dans la periode d’apres –guerre.
Pendant la crise economique et politique, des vocables nouveaux apparaissent en liaison avec le renforcement de la lute de classe et l’accroissement du movement greviste. C’est alors qu’on voit entre dans l’usage sans-travail, plus expressif que chomeur; les licenciemens massifs des ouvriers ont donne naissance au verbe lockouter (forme de “ lock-out”, emprunt fait a l’anglais encore vers la fin du 19-e siècle) et son participle passé substantive lockoute; le haine que le people nourrit a l’egard de la police, gardienne du pouvoir reactionnaire, est parfaitement rendue par la neologisme flicaille, tire de flic- “agent de police”; les feroces represailles policieres ont donne lieu a la creation de matraquer, matraquage, matraqueur de police - agent de police, tires de matraque- trique, baton.
La lute opiniatre de peuple francais contre ses exploiteurs a provoque l’apparition des mots et des expressions tells que: greviste, greve, generale, comite de greve, greve de protestations, greve revendicative, greve prelee, briseur de greve avec ses synonymes un jaune, un renard- штрейкбрехер; greve sur le tas- польская забастовка, piquet de greve, marche de la faim, contrat collectif et son synonyme convention collective; allocation de chomage, faire la chaine- s’unir pour la lute; debrayer et debrayage qui auparavant n’etaient que des termes techniques acquierent un sens politique et signifient “cesser le travail, la cessation du travail dans une usine”, le verbe debrayer dans sa nouvelle acception engendre le derive debrayeur.
Deja au cours des preparatifs de la deuxieme guerre mondiale on voit surgir des locutions et mots nouveaux tells que surarmement, course aux armements, defense passive- светомаскировка. En liaison avec l’instoration du regime fasciste en Italie et plus tard en Allemagne, apparaissent des mots qui provoquent la haine des peuples: fascisme, fasciste, fascisation, fascisant, nazi, nazisme, nazification,etc.
Cagoule signifiait primitivement “espece de capuchon avec des ouvertures pour les yeux” dont se vetaient les moines d’un certain ordre religieux. Comme les fascists portaient eux aussi des capuchon , le mot cagoulard a designe un member d’une organisation fasciste.
Pour designer la guerre entre l’Allemagne et la France en 1939-1940, lorsque d’apres les orders du gouvernement de trahison les soldats francais reculaient devant l’ennemi, apparait l’expression drole de guerre.
Dans la periode de l’occupation de la France par les fascists allemands sont crees vichyssoise et vichyste pour designer les membres du gouvernements francais profasciste etabli a Vichi ; les anciens mots collaborer, collaboration et le nouveau collaaborationniste, abrege dans l’usage courant en collabo sont appliques a ceux qui trahissent la patrie en faisant le jeu des fascists allemands; de gangster, emprunte fuisant le jeu des fascists allemands; de gangster, emprunte au sens de “bandit” a l’anglo-americain dans les annes 30 du 20-e siècle, sont forms gangsterisme, gangster, politique caracterisant la politique et la comportement des occupants fascistes.
Le movement de la Resistance qui s’est empire des larges masses populaires a engendre toute une serie de neologismes:le mot resistance a recu une valeur nouvelle qu’il n’avait pas auparavant , il est devenu un terme politique, voulant dire “ action menee par les patriots francais contre l’occupation allemande en 1940-1944”; de l’adjectif responsible on a fait un substantive significant “militant actif du movement de la Resistance responsible d’une mission importante”; le mot maquis, proprement “terrain couvert de broussailles et d’arbrisseaux en Corse” a commence a designer des detachements de partisans francais refugies en Corse qui voulant se soustraire a l’ennemi se cachaient dans les broussailles; plus tard, par extension, maquis a recu le sens d’ ”ensemble de patriotes francais luttant cladestinement sous l’occupation”; son derive nouveau maquisard a servi fa designer celui qui a pris le maqis pendant l’occupation allemande. Signalons encore l’expression malice patriotique due aussi au mouvement de la Resistance.
Au cours de la periode d’ après – guerre , des neologismes surgissent en liaison avec les preparatifs effrenes d’une nouvelle guere mondiale. De atome sont tires atomique, atomisation. On voit apparaitre des expression tells que guerre atomique, psychose atomique, bombe atomique, arme atomique, cousin atomique, arme nucleaire, arme bacteriologique, arme microbienne et beaucoup d’autres. Les imperialists qui menent une politique de guerre et de rapine sont marques des noms deshonorants de fauteurs de guerre, fomentateurs de guerre, excitateurs a la guerre, propagateurs de la guerre.
La periode d’appres- guerre est marquee du mouvement des peuples pour la paix qui a pris une ampleur sans precedent. Ce mouvement toujours croissant a contribue a la cristallisation de certaines expressions qui ont acquis une valeur nouvelle; nommons entre autres: partisan de la paix, messager de la paix, combatant de la paix, defenseur de la paix, militant pour la paix, soldat de la paix, force de la paix, ronde de la paix, colombe de la paix, relais de la paix, monter la garde de la paix.
L’epoque actuelle ouvre largement les portes aux termes techniques et scientifiques qui recoivent souvent un emploi coummun.
Signalons certains de ces neologismes les plus repandus appurtenant aux domains de la cinematographie et de la radio qui sont les moyens les plus importants de la diffusion de la culture parmi les larges masses. Le cinema a donne des mots tells que: film, filmer, filmeur, filmotheque, documentaire, documentariste, cadrage, cadreur, cineaste, monde de la pellicule, Cinerama, cinematheque.
La radio a donne: radio, radio-emission, radio-diffusion, microphone, haut-parleur, speaker, radio-amateur, brancher la radio.
Parmi les formations les plus recentes, apparues en liaison avec les derniers progres de la science et de la technique, nommons: agrafeuse, friteuse, mobilette, visionneuse, electron, proton, cyclotron, television, poste de television, intervision, telecinema, teleguider, cosmonaute, cosmodrome.
Emprunts aux langues etrangeres
Certain mots empruntes aux langues etrangeres sont incorpore au vocabulaire francais au point qu’ils passent pour indigenes. Tels les mots: – artisan, balcon, banque, canon,cavalier, costume, façade, soldat- (qui viennent de l’italien)
Camarade, romance- (viennent de l’espagnol) comite, congress, festival, flanelle,rail, session, vote- (viennent de l’anglais) boulevard, nouilles , rosse – (empruntes a l’allemand).
L’origine russe du mot “steppe” n’est non plus sentie par les Francais; on le voit bien par cet exemple:
Le vent enrage souflait sur les steppes de la Champagne…(R.Rolland. Valmy).Au contraire , on a conscience de l’emprunt lorsqu’il s’agit de mots, tells que –best-seller, business, building, home, star- (angl.), fuhrer- (allem), fiasco- (ital.).
Il importe de noterque le degree d’assimilation n’est pas toujours en correlation directe avec l’anciennete de l’emprunt. Ainsi , les mots isba, samovar, troika, vodka, designant des realia russe, ont garde leur qualite de mots d’origine etrangere bien qu’ils soient empruntes a la langue russe d’avant la Revolution. D’autre part, beaucoup d’emprunts fait après la Revolution en Russie et nommant des realia du pouvoir socialiste, se sont largement repandus en France, et la francais les a si bien assimiles que leur origine etrangere se fait a peine sentir. Ainsi pour l’adjectif –sovietique don’t a ete tire, par derivation improper, le substantive “le Sovietique”.
… ce nouveau depart dans la vie fut prepare avec autant de soin que le placement d’un spoutnik sur son orbite…( M. Pagnol. Le temps des secrets).
L’etude globale des emprunts (types d’emprunts, causes et voies de la penetration de vocables etrangers, degre d’ assimilation ) incombe a la lexicologie. La stylistique s’interesse aux emprunts qui n’ont pas perdu leur qualite etrangere, et, de plus, aux mots etrangers employes comme tells par les Francais.
La presse est peut-etre la premiere a faire des emprunts aux langues etrangeres. Pour nommer les choses et fait de la vie sociale et politique des pais d’outre-frontiere on a besoin de mots etrangers designant ces realia.
Le langage de la science, de la technique et du commerce s’enrichit aussi de termes empruntes. Dans le style scientifique l’expressivite des emprunts faits aux langues etrangers n’est pas en jeu: ils n’y sont introduits que pour nommer , directement et exactement, les realites. Par examples agrotechnique, container, transistor, Radar (detection et relevement par radio).
Les sports ont fait de nombreux emprunts a l’anglais- camping, campement, parking (parc d’autos ou de voitures) , supporter, employe familierement pour desiner les amateur passionnes d’un sportif ou d’une equipe.
Souvent les choses passent d’un pays a l’autre avec les mots qui les designent: on importe des produits et des objets avec leur nom d’origine. Les mots qui nomment les choses de la vie courante se repandent largement dans la langue parlee, dans le langage quotidian. Ainsi pour – cake, chewing-gum, chips, poudding, poullover, slip, bar, groom et beaucoup d’autres.
Voici quelques exemples de leur employ dans des phrases:
1 C’etait l’epoque ou les douairieres s’initiaient au chewing-gum. Nous les entendions mastiquer dans notre dos. ( A. Blondin- les enfants du bon Dieu)
2 A gauche, en entrant, le bar avec ses hauts tabourets, ses petits drapeaux, ses verres monstrueux. ( A.Blondin- Les enfants du bon Dieu)
Dans la conversation, les emprunts faits aux langues etrangeres modernes sont generalement employes pour nommer les choses directement, sans recourir a la periphrase. Il arrive toutefois que les emprunts aux langues etrangeres, ainsi que des mots etrangers y deviennent un moyen stylistique, qu’ils prennent des nuances expressives. Dans le recit du maître d’une ecole francaise, indigne de ce que les Americains l’aient occupee, nous trouvons cette phrase:
Après quoi s’est amenee une escouade de racleurs de plancher, because (en italique dans le texte), parait-il, les taches d’encre… ( A. Stil. Le premier choc).Le mot anglais because (parce que, a cause de) sert a contrefaire, a parodier le langage des Americains. Cet effet stylistique est du precisement a ce que le mot etranger evoque un certain milieu national.
C’est aussi par snobisme, pour paraitre a la page, qu’on fait entrer des mots etrangers dans une conversation ou dans une lettre privee.Le latin etant enseigne aux lycees et colleges, les Francais cultives emploient assez souvent des expressions latines, aphorisms et proverbs. Parmi les locutions latines les les frequantes sont a noter, par exemples - ab ovo- ( des le commencement), -- ad libitum—(au choix, a la volonte) , -- Omnia vincit amor- (l’amour triomphe de tout), - o tempora! O mores! - ( o temps! O moeur! ) - sic transit Gloria mundi –( ainsi passé la gloire du monde), --in medias res- ( au milieu des choses) et beaucoup d’autre.
Les locution latines sont employees, particulierement, lorsqu’on ne trouve pas d’equivalents francais. L’enonce en recoit une certaine nuance livresque. Dans une conversation familiere, ces expression peuvent produire un effet comique.
De meme, des mots latins isoles introduits dans une conversation touchant un sujet familier, colorant l’ enonce de nuances diverses. Pour en juger, profitons de quelques exemples que nous fournit le discours direct des personnages litteraires. Dans la phrase
Saccharum, docteur, dit-il en offrant du sucre.( G.Flaubert. Madame Bovary)
L’emploi du latin par le pharmacien Homais est pedantesque et pretentieux; dans l’exemples suivant, il implique de la familiarite:
C’est qu’mon pater, a moi, il lui avait dit de m’surveiller pour voir si j’me conduisais bien… ( Y. Gibeau. Allons z’enfants)
C’est la literature qui tire des empruntes et des mots etrangers des effets stylistiques les plus varies.
Les function stylistiques des emprunts s’expliquent, le plus souvent, par l’effet d’evocation qu’ils produisent. Cet effet est d’autant plus marque que l’emprunt est moins assimile. Il est evidement que les vocables d’une langue etrangere se detachment d’une maniere plus saillante que les emprunts proprement dits, sur le fond de l’enonce concu en langue maternelle.
Les emprunts et les mots etrangers evoquant un autre milieu national, les realia d’un autre pays, d’un autre peuple, sont souvent employes pour mieux marquer la couleur locale.
Au debut du 19-e siècle, Chateaubriand emmene le lecteur dans un milieu insolite, au pays des Indiens de l’Amerique du Nord. Quelques mots indiens aident a crrer la couleur locale. Ainsi, l’ecrivain prefere le mot indien mocassine a une periphrase francaise ( chaussure en peau de bête ), tomahawk a (hache de guerre).
Les deux mots cites ont ete empruntes par le francais et figurant dans les dictionnaires de cette langue, mais ils ont conserve leur qualite exotique, une couleur stylistique accentuee. Aussi Chateaubriand s’en sert-il non seulement pour nommer, sans recouvrir a la periphrase, des realia de la vie indienne: il tire parti du caractere insolite de ces mots pour evoquer un milieu exotique.
Que ce soit le discours de l’auteur ou celui des personnages, les emprunts et les mots etrangers sont souvent employes en function du sujet, pour nommer des realia ayant trait aux coutumes, aux institutions, a la vie materielle et sociale d’un pays etranger:
J’ai promis de conduire Sophie au Coq d’Or… Un petit restaurant russe pres de la Sorbone… Pas cher… Avec orchestre, vodka, zakouskis… (Y. Gibeau. Allons z’enfants)
Les officiers americains donnerent séance tenante une grande surprise-party au chateau. ( A. Blondin. Les enfants du bon Dieu)
Alors le Douglas Fairbanks il arrive sur son ch’val, I prend ses petards, il abat le traitre, un sale mec, et I dit, en embrassant la fille du sheriff: “ Rien ne pourra plus nous separer, ma Cherie.” ( Y. Gibeau. Allons z’enfants.)
La plupart des films etaient dedies aux exploits des gangsters. ( H. Troyat. La tete)
Le prince est mollement etendu sur un divan. Faringhea, non loin de lui, agenouillee sur un tapis de turquie, attise avec soin le fourneau d’or d’une houka, pipe a long tuyau flexible. (E. Sue. Rodin. )
Emprunts et mots anglais aident Stendhal, dans Le Rouge et le Noir, a peindre l’ambiance lorsqu’il fait le recit du voyage de son heros en Angleterre. En voice deux exemples:
… la plus jolie quakeresse de toute l’Angleterre. (Stendhal. Le Rouge et le Noir)
A un quart de lieue de la , le duc entra brusquement dans un petit Café-house. (Ibid)
Du reste, les ecrivains francais recouvrent aux emprunts pour peindre non seulement la vie des peuples d’outre-frontiere mais aussi, quelquefois, celle du peuple francais: l’abondance, voire l’abus, des emprunts faits a une langue etrangere dans le parler de certaines couches de la societe francaise temoignent de leur gouts, de leur maniere de vivre.
Quand Stendhal fait la peinture de la haute societe de Paris sous la Restauration (voir Le Rouge et le Noir), c’est pour montrer l’anglomanie qui sevissait dans la vie mondaine qu’il introduit des mots empruntes a l’anglais. Comparez l’emploi de ‘dandy”, synonyme - d’elegant, dans la phrase:
Julien etait un dandy maintenant et comprenait l’art de vivre a Paris. ( Stendal. Le Rouge et le Noir)
On en trouvera un autre exemple chez Romain Rolland, dans la description de la vie mondaine a Paris pendant la guerre de 1914- 1918:
La vie mondaine avait repris. Les tea-rooms (en italique dans le texte ) etaient remplis… (R. Rolland. L’ame enchantee)
Quelqefois des mots et des expressions, des bouts de phrases en langue etrangere sont presents comme une espece de citations du discours d’une personne parlant une langue autre que le francais:
( L’Anglais) traverse la planete telle une petite Grande- Bretagne en movement… Il est very much interested par les moeurs de tous ces peuples souvent si funny, aren’t they?...Le regne de Miss ffyfth dura vingt- deux mois. Il finit avec la troisieme cuisiniere et la sixieme femme de chamber qu’ elle avait detraquees par ses exigencies et son habitude de l’early morning tea . ( P. Daninos. Les carnets du major… Thompson)
A partir du 18-e siècle jusqu’a nos jours, les ecrivains francais recourent assez souvent au latin comme a une resource stylistique a effets varies. Grace a la parente des deux langues (du francais et du latin) et a ce que le latin fait partie de l’enseignement secondaire, ce fait n’embarasse pas trop le lecteur.
Notons que le latin peut apporter au context une nuance d’ironie par contraste avec le fait enonce. Par exemple:
Ces nobles enfants de l’antique Bisontium ne parlaient qu’en criant , ils se donnaient des airs de guerriers terribles. (Stendal. Le Rouge et le Noir)
Les periphrases –l’antique Bisontium ( pour Besancon) et ces nobles enfants (pour joueurs de billard) on tune valeur ironique.
Il arrive qu’un mot etranger soit prefere a son synonyme francais a cause de la nuance de sens qui manqué a ce dernier. Voice deux exemples:
… la desinvoltura de tous ses mouvements. ( Stendhal. Le Rouge et le Noir)
Voicei l’architecture mazarine , le mauvais pasticcio italien des Quatre- Nations. ( V. Hugo. Notre- Dame de Paris)
Si Stendhal emploie, dans Le Rouge et le Noir (1831), le mot italien –desinvoltura, c’est que de son temps il n’y avait pas d’equivalent exact dans le vocabulaire francais: ce n’est qu’en 1878 que le substantive – desinvolture- est inclu, comme neologisme, dans le dictionnaire de l’Academie francaise.
Mais lorsque Victor Hugo ecrivait son roman Notre-Dame de Paris (1831) , ou nous avons releve l’exemple cite, le francais disposait du mot –pastiche-, de l’italien –pasticcio. Ce dernier a deux acceptions: au propre , il signifie –pate, gateau, et au sens figure- imitation du style (d’un peintre, d’un auteur, d’un architecte). Ce n’est que cette derniere acception qui est passee dans le francais. C’est a cause du double sens de –pasticcio que Victor Hugo l’a prefere a –pastiche: l’enonce en recoit une valeur expressive, cette espece de metaphore depreciative soulignant le caractere mixte et imitative de l’architecture du temps de Mazarin.
Il arrive aussi qu’une expression etrangere toute soit employee parce qu’elle designe une notion qui ne saurait etre exprimee en francais que par une periphrase. Par exemple:
… a longer les berges, depuis les faubourgs de Charention jusqu’aux lointains luxueux d’Auteuil, il semble qu’on retrouve les etapes ideales de l’ascencion d’un self made man parisien. ( A. Blondin. Les enfants du bon Dieu)
L’expression anglaise –self made man –homme qui ne doit sa fortune qu’a lui – meme- n’a point d’equivalent dans le vocabulaire francais.
Les dialectismes
Malgre l’expansion du francais national, il existe encore en France des dialects locaux. La presse national et la literature francaise font quelquefois des emprunts aux dialectes, usent de dialectismes, c’est-a-dire de mots et d’expressions qui leur sont propres; mais c’est surtout dans la langue parlee familiere qu’ils penetrent.
Certains dialectismes, assimiles par la langue parlee, prennent la qualite de mots populaires ou familiers. Soit le mot –faraud – impertinent. Au 19-e siècle c’etait un mot dialectal; voice un exemple tire du roman Le Rouge et le Noir de Stendhal:
M.Valenod etait ce qu’on appellee, a cent lieues de Paris, un faraud, c’est une espece d’un naturel effronte et grossier.
De nos jours, c’est un mot familier employe dans le francais parle.
Mais nous avons prefere Serge, le costaud, le selaud, l’esroc… ( H.Basin. Leve-toi…
Costaud- (adj. et nom) d’origine provencale, est aujourd’hui un mot populaire significant –fort, vigoureux.
Mais il y en a qui deviennent des mots litteraires neutres; les usagers n’ont plus conscience ni de l’origine dialectale ni de la couleur autrefois populaire des mots tells que –avalanche, estaminet, glacier, houille.
Les dialectismes interessent la lexicologie aussi bien que la stylistique, mais chacune des deux sciences a ses propres taches- la lexicologie etablit l’origine et le degree d’assimilation des emprunts fait aux dialects par la langue nationale, tandis que la stylistique traite de l’emploi des mots a couleur dialectale dans les differents style de la langue et de leurs fonctions stylistiques dans literature francaise.
Dans la conversation courante, les dialectismes ne sont guere employes comme moyen stylistique. Les sujets parlants ne se rendent pas toujours compte de ce qu’un dialectisme n’est pas admis dans la langue litteraire.
Le style official du francais national n’admet pas l’emploi de dialectismes. Dans un expose scientifique ils ne sont qu’un objet d’etude. Et ils ne sont que tres rares dans le langage de la presse.
Ce sont les ecrivains qui tirent parti des dialectismes en tant que moyens stylistiques. Les dialectismes evoquent la vie de province, et particulierement celle des paysans qui restent le plus longtemps fideles aux dialectes locaux. L’effet par evocation produit par les mots a couleur dialectale permet de marquer mieux la “couleur locale”, lorsqu’il s’agit de peindre la vie, les moeurs et coutumes d’une province, de faire parler ses habitants. Ainsi nous voyons Alphonse Daudet employer les mots du dialecte provencal - mas- , synonyme du francais –ferme-, et – menager- synonyme de fermier, lorsqu’il parle de la Provence qui lui est sic here:
Pour aller au village, en descendant de mon Moulin, on passé devant un mas bati pres de la route au fond d’une grande cour plantee de micocouliers. C’est la vraie maison du menager de Provence. ( Lettres de mon Moulin)
Il introduit aussi quelques dialectismes dans le discours de ses personnages; l’enonce en recoit une certaine qualite locale. Comparez, par exemple, l’emploi du mot –miarro- (garcon de ferme) dans le discours d’un Provencal:
Mais ce n’etait pas le petit miarro. ( Lettres de mon Moulin)
Il y a des mots qui ont dans le francais regional, c’est-a-dire dans le francais quelque peu modifie sous l’enfluence d’un dialecte local, un autre sens que dans la langue nationale. Le verbe – esperer- , par exemple, est employe en Normandie et dans le Midi au sens d’attendre. En Bourgogne, -un gros- s’emploie au sens dialectal de -richard- . Voici quelques exemples ou ce fait est reproduit dans le discours des personnages litteraires:
1 Espere, espere un brin… Ca crevera comme un sac a grain, ce gros bouffi. ( G.de Maupassant. Toine. )
2 M. Roumestan comment ca va?... En voila du temps que je vous espere. ( A. Daudet. Numa Roumestan)
3 Que peut-on gagner, repetaient-ils souvent a plaider contre un gros? ( Stendhal. Le Rouge et le Noir ) Moyen d’expression parfois tres efficace, les dialectismes ne peuvent etre employes qu’avec circonspection: l’abus de mots dialectaux, loin de produire l’effet recherché, nuirait a la claret. Chez les classiques francais on n’en trouve pas beaucoup.